dimanche 20 septembre 2009

100 papiers !


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La date butoir du défi 100 papiers, après avoir été fixée au 31 août, a finalement été repoussée au dimanche 20 septembre...
Or, le dimanche 20 septembre est passé comme une fusée et, fatigue du soir aidant, ma copie à moi a souffert de détours divers et avariés... la démission des piles de mon appareil numérique n'étant pas le moindre, pour le coup j'ai manqué de prévoyance !
Enfin vive le papier mâché qui vous lâche en douce quand on s'y attend le moins.
Ça commence avec de belles promesses, des formes de rêves qui lentement prennent corps, on s'enhardi, on se lâche, et au moment de la mise en couleurs... catastrophe !!
À force de mouillages répétés, d'encollages et de barbouillages, de trempettes à répétition, le jupon s'éfondre et la marotte se retrouve jambes nues au milieu de son trône de carton, incapable de monter-descendre comme il en avait été convenu, pauvres de nous...
La réfection est entamée, le séchage est lent, le résultat sera -je l'espère- à la hauteur des attentes de Mme Bas bleus (et des miennes), mais en attendant voici -pour ne pas finir comme Vatel et après d'autres tentatives plus ou moins heureuses (théatre en carton et sa ribambelle de marionnettes à doigts, mais le théatre reste désespérément vide...)- une version provisoire de ma marotte en papier véritable, un remake façon Granville dans "Peines de coeur d'une chatte anglaise" via "Le vent dans les saules" !
Et merci numéricable pour la grande panne d'aujourd'hui !

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Ne manquent que la couleur, le "jupon-système" et le fez rouge... à venir !

vendredi 11 septembre 2009

Janet Bolton


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Jardin pour une vache sacrée


Janet Bolton est une artiste anglaise qui crée des images textiles à partir de différentes pièces, assemblées par de simples techniques de couture.
Elle a grandi dans la région rurale du Lancashire à l'époque où l'industrie du coton y était particulièrement florissante, c'est probablement ce qui a orienté son choix de vouloir travailler avec du tissu plutôt que de la peinture.
Puisant son inspiration dans ses expériences visuelles, sa mémoire et son imagination, parfois guidée par les qualités des matériaux eux-mêmes -certains morceaux de tissus usés avec une histoire qui leur est propre, petits objets trouvés, fil électrique, feuille de palme, boutons, baguettes de bois, cailloux- elle travaille directement sur le tissu plutôt que d'avoir à transposer une idée à partir d'un autre support, et s'arrange pour réorganiser ses images jusqu'à ce que le résultat lui paraisse satisfaisant.
Dans son travail l'accent est mis essentiellement sur la composition, la place de chaque élément est choisie minutieusement par rapport à l'espace qu'il occupe et l'atmosphère qu'il évoque.
La forme finale des pièces n'est décidée que lors de la couture en place de chacune d'entre elles, auparavant tout peut être modifié de manière à affiner l'idée. Travailler avec le tissu lui permet une liberté merveilleuse.

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Diplômée de L'École d'Art Harrris de Liverpool, Janet Bolton a animé divers ateliers dans des musées et des ateliers de groupe (workshop) pour plusieurs type de public à travers le monde.
Une partie de ses oeuvres fait désormais partie de collection publiques comme celles du Craft Council, de l'Embroiderers Guild Museum et du British council.

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La baleine approchant du rivage

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Eaux nordiques

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La maison d'été.

Images tirées de l'ouvrage Tableaux en patchwork,
édité par Armand Colin et DMC.
Photos © Sandra Lousada

jeudi 10 septembre 2009

Komebukuro

Il en avait été question ici.
Inspirés de ceux que l'on trouve sur le merveilleux site Šri threads, je n'y met assurément pas du riz mais ils sont extrêmement pratiques pour escamoter vite fait les fourbis habituels.
Grands fourbis avec ouvrage ou livre en cours et ma collection de paires de lunettes pour le plus grand, Mme Pervenche.
Petits fourbis avec clefs, amulettes et portable pour Mlle Rose, le plus petit.
Accessoirement on peut y glisser poignard, chandelier, revolver ou clef anglaise... et tout aussi bien le plus petit dans le plus grand.
Une façon comme une autre de passer de 22 carrés à 11... même si je sais maintenant qu'on peut descendre à 3 !
Reste à savoir lequel des deux a tué le Docteur Lenoir...

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mardi 8 septembre 2009

Inspiration


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Pris en sandwich, potholders grand thym...

Une terrible envie de couleur.
Mais pour changer des pâtes subtiles qui sortent des tubes d'aquarelle, j'ai troqué ma palette pour une profusion de fils multicolores, cotons satinés aux couleurs envoûtantes, argile, dragée, azurin, opaline, vert d'eau, sauge, kaki, prune, violine, améthyste, gris de lin, andrinople, fleur de souffre, carotte, mandarine...
J'ai plongé les doigts dans les pelotes accumulées, entassées hâtivement dans un grand sac.
Douceur.
Choisir. Je me suis régalée, j'ai fermé les yeux pour retrouver les images, ne pas perdre le souvenir de ces myrtilles si bleues, si mauves sur leur écrin de feuilles vertes, d'un vert profond et si dense, mangées des yeux avant de s'en teindre la bouche toute entière, le souvenir de ce ciel pur tout juste ponctué de nuages livides, les herbes sèches éblouies par le soleil de midi et les fruits de la viorne sur fond de ciel voilé, la couleur des pierres, gris nuancés par la lumière du soir et les grandes épilobes sous les sapins noirs.

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Cliquer pour agrandir dans une nouvelle fenêtreTout ça pour aboutir à ces petites choses qui témoignent de l'art des cuisines et me rappellent à une grand-mère laborieuse dont les mains jamais ne s'arrêtaient. Au fil des jours.
Entre ses doigts laisser courir les couleurs, une à la fois, et pour le plaisir de laisser vagabonder son esprit au hasard des souvenir, tandis que sur le feu bouillotent pêches ou mirabelles, la mémoire de l'été qu'on emporte avec soi pour l'hiver.

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Pour toutes sortes de raisons injustifiables, la date butoir pour le défi "100 papiers" a été reportée au 20 septembre, je crois que l'information a bien circulé dans les commentaires de blogs, sauf que j'aurais du l'écrire ici en temps voulu, je suis navrée de ne pas avoir trouvé le temps de le faire.
Il semblerait qu'à part Marie les Bas Bleus et moi-même, tout le monde ai rendu sa copie. J'ai vu des choses qui m'ont émerveillées, des choses simples mais très belles, des choses plus complexes et bluffantes, en un mot je suis éblouie par autant d'inventivité.
Alors merci, grand merci d'avoir participé à ce défi, soyez sûrs que vos photos paraîtrons ici en temps voulu, je m'attelle à faire un joli montage... c'est la moindre des choses !

lundi 7 septembre 2009

Mariette

Silhouettes débordantes, troublantes d’intensité humaine, sensuelles et pourtant difformes, fascinantes et dérangeantes tout à la fois, comme de possibles enluminures...
Car le Beau n’est rien d’autre que ce début de l'horrible qu’à peine nous pouvons encore supporter,
et nous le trouvons beau parce qu'impassible il se refuse à nous détruire; tout ange est terrifiant.
R.M. Rilke - Première Elégie de Duino

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« Ont-elles une âme ? S'éloignent elles, ou volent elles à notre rencontre ?
Parfois ce sont des anges monstrueux au corps intact et sans anomalie physique, qui fixent obstinément la réalité, d'autres brillent d'un rire mortel. Mes poupées me ressemblent, elles sont toujours malades de quelque chose et proche du danger comme celui de la naissance ; elle aussi est périlleuse et dangereuse. Elles engendrent des questions, à ces questions correspondent des réponses, mais il n'y a aucun lien entre la question et la réponse. Elles évoluent dans un univers mythologique bouillonnant, et dans lequel vivent pêle-mêle des saints chrétiens, des dieux païens, des héros historiques, des filles- mères, des tyrans, des vampires.
...

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Ce sont parfois de petits scarabées, des scarabées de cœur, indispensables au passage sur l'autre rive, prenant l'apparence d'un cœur mais bien plus fréquemment celle d'un scarabée.

Elles véhiculent la nostalgie de la terre virginale, uniformément blanche, couleur symbolique de pureté et de paix et comme les scarabées elles sont porteuses de messages. Leurs yeux fermés sont rivés vers un ailleurs inaccessible.
Elles sont des intercesseurs entre le visible et l'invisible, et racontent l'amour, la mort, l'enfantement mais aussi la haine.
Elles sont l'objets de mon amour. »
Mariette
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« Dans une galerie de portraits, qui tient du livre pieux de jadis et de l’inventaire de momies, l’artiste de Saint-Laurent-du-Pont dérange et émeut. Ne serait-ce que par son postulat : "j’ai eu trois enfants que j’aime, et je me suis rendu compte que j’avais été frustrée de ne pas avoir vécu leurs naissances. Il me fallait exprimer cette douleur, ce manque cette frustration".
Comme un vertigineux prolongement du plus fascinant et du plus énigmatique des processus biologiques, Mariette a ainsi créé sept cents figurines de femmes qui contiennent toutes, en elles-mêmes, au-delà des blessures et des déchirures, une promesse de vie. C’est sur le fond ténébreux des pages d’un album pour le moins singulier qu’on découvre la reproduction de ce petit peuple de tissus et de cordelettes, de rubans et de médailles, de statuettes démembrées et de fragments de tableaux anciens. Un peuple qui a manifestement valeur d’exorcisme pour sa conceptrice et qui nous parle d’un autre monde, entre envoûtement et terreur, entre blasphème et vénération. »
Didier Pobel

Cliquer pour agrandir dans une nouvelle fenêtreComment ne pas penser à Die Puppe d'Hans Bellmer et à la relation qu'il fait entre l'anatomie et l'écriture dans sa Petite anatomie de l'inconscient physique.
«Le corps est comparable à une phrase qui vous inviterait à la désarticuler, pour que se recomposent, à travers une série d'anagrammes sans fin, ses contenus véritables
Hans Bellmer a traqué jusque dans le langage les principes sur lesquels il fonde ses découvertes de "l'inconscient physique", témoin ce ROSE AU COEUR VIOLET, merveilleuse suite de phrases anagrammatiques élaborées avec Nora Mitrani :
Se vouer à toi ô cruel
A toi, couleuvre rose
O, vouloir être cause
Couvre-toi, ô la sucrée
Va où surréèl côtoie
O, l'oiseau crève tour
Vil os écoeura route
Coeur violé osa tuer
Sueur à voile courte - écolier vous a outré
Curé où Eros t'as violé - où l'écru osera te voir
Où verte colorisée sua - cou ouvert sera loi

vendredi 4 septembre 2009

Magie des tourbières


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«Peu à peu le sol devenait spongieux sous ses pieds, et il devait faire effort à chaque pas pour les arracher à sa succion. Puis ses mains rencontrèrent les branches et les troncs d'un petit bois, et il reconnut l'aulne noir des marécages. Il voulut s'arrêter, faire demi-tour, mais une force irrésistible le poussait aux épaules. Et à mesure que ses pieds s'enfonçaient d'avantage dans la landèche gorgée d'eau, il sentait l'enfant -si mince, si diaphane pourtant- peser sur lui comme une masse de plomb. Il avançait, et la vase montait toujours le long de ses jambes, et la charge qui l'écrasait s'aggravait à chaque pas. Il devait maintenant faire un effort surhumain pour vaincre la résistance gluante qui lui broyait le ventre, la poitrine, mais il persévérait, sachant que tout était bien ainsi. Quand il leva pour la dernière fois la tête vers Ephraïm, il ne vit qu'une étoile d'or à six branches qui tournait lentement dans le ciel.»
Michel Tournier - Le Roi des Aulnes.

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Mon océan de verdure, vacances pour oublier, se laisser guider par les sentes nouées de racines aux creux de la lande; suintant de bistre et de mauves, callunes et brimbelliers entremêlés parmis les rochers, gris de mousses et de joncs.
Voguer vers l'autre rivage, à la frontière entre mer et forêt bleuissant dans le lointain, par le chemin de bois qui serpente et s'enfouit dans la vase noirâtre, viser les Droséras empourprées d'un feston de denticules hérissées, ne rien cueillir sous peine de voir disparaître ce paradis miraculeux...
Guetter en vain le Grand Tétras, tarder à repartir, goûter les variations de lumière et rêver devant la hutte de carriers et sa meurtrière dirigée vers le grand large.
Fouler une fois encore le sentier de fougères, Dryopteris dont les racines vénéneuses dorment dans la terre sucrée.

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La Faigne des Charmes est une tourbière d'altitude dont la formation remonte à l'époque glacière, elle est alimentée par les eaux de pluie.
C'est une sorte de gigantesque baignoire de grès imperméable posée sur un socle granitique, structurée en crêtes parallèles, elles-mêmes séparées par des dépressions comblées par des gisements tourbeux.
Avec près de 40 ha de superficie, c'est le plus important complexe tourbeux du massif des Vosges après le Gazon du Faing.

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Monter par Thiéfosse offre la découverte la plus émouvante et la plus spectaculaire qui soit.
Après une marche d'une bonne vingtaine de minutes, avec un peu de chance on devine un semblant de chemin qui grimpe à travers les fougères pour déboucher, à l'extrémité nord-est de ce gigantesque plateau de grès, sur une longue excroissance rocheuse, erigée en une sorte de terrasse où foisonnent airelles et bruyères, belvédère miraculeux offrant au regard ébahi le spectacle majestueux de la plus grande des tourbières, étalée comme une mer immense, parsemée au loin de bosquets de bouleaux et entourée de tous côtés par les hêtres et les sapins.

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Merveilleuse relique du Mésolithique, c'est le royaume des sphaignes et de la Molinie. Mais on y découvre aussi linaigrettes, canneberges, airelles rouges et airelles des bois, brimbelles d'âne, Rossolis à feuilles rondes, Orchis tâchetées, callunes et andromèdes... On y croise parfois la grande Gentiane, et l'onde blafarde abrite l'araignée plongeuse, la Dolomède, qui chasse sous l'eau les larves d'insectes, les têtards et les petits poissons.
La Faigne des Charmes abrite l’une des quatre dernières populations majeures de Grand Tétras du massif vosgien.

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