mardi 14 septembre 2010

Toutes mes lunes sont en carton *

Photos tirées de la galerie de Kathleenie, Only a paper moon.

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Said it's only a paper moon
Sailing over a cardboard sea
But it would'nt be make believe
If you believed in me
...
Ella Fitzgerald - It's Only A Paper Moon



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Aboyer à la lune
Clair de lune
Con comme la lune
Décrocher la lune
Demander la lune
Demi-lune
Être mal (ou bien) luné
Être dans la lune
Face de lune
Face cachée de la lune
Faire voir la lune en plein midi
Lune de miel
Lune noire
Lune rousse
La lune n’a rien à craindre des loups
Nuit sans lune
Nouvelle lune
Poisson-lune
Promettre la lune
Tomber de la lune
Vieilles lunes
Voiler la lune
...

* Alain Bosquet - «Le cheval applaudit», Éditions Ouvrières, Paris 1978.

jeudi 2 septembre 2010

Emmène-moi sur la Lune...

Pourquoi revenir sur terre quand il y a une si jolie occasion de rester là-haut !?



Fly me to the moon
And let me play among the stars
Let me see what spring is like
On Jupiter and Mars
In other words hold my hand
In other words darling kiss me
Fill my life with song
And let me sing forevermore
You are all I hope for
All I worship and adore
In other words please be true
In other words I love you
Gayle Peck alias Julie London (1926-2000) était une immense chanteuse et actrice américaine (on la voit aux côtés de Gary Cooper dans L'Homme de L'Ouest), à la silhouette aussi sensuelle que sa voix, et qui semble ressurgir de l’ombre au travers de quelques rééditions récentes.
«The Very Best of Julie London» (2 CD) regroupe 50 titres remastérisés dont ce magnifique «Fly me to the moon».
«Julie is her name», avec 34 titres, réunit le premier album de 1955 «Julie Is Her Name» et celui de 1958, «Julie Is Her Name, vol II». Elle y est accompagné par le guitariste Barney Kessel, en alternance avec Howard Roberts et Al Viola.
Dans «About The Blues», remasterisé en 2002, on ne manquera pas le dernier titre «Dark», envoûtant et suave...
Toshiba Japan a réédité en juin dernier (édition limitée) l'intégralité de ses albums en CD Mini LP paper sleeve.

mercredi 7 juillet 2010

Juillet


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Le long du canal

Les oiseaux sifflent
La nature explose.
Chauffées à blanc par le soleil
D'un juillet naissant
Les couleurs se pâment
Dans un foisonnement où l’ombre se recueille à peine.
Il a fallu tailler dans le vif.
Après les floraisons de juin,
Renverser les nids dépeuplés,
Déranger l'ordre naturel des choses,
Tailler le gros rosier tout juste défleuri
Et les valérianes roses qui joliment s'obstinent.

Rambling rector
Dans la touffeur de l'air
Le ciel sans nuages paraît si bleu si dense,
Paradis le long du canal, jardin gourmand,
Loin de la ville et des senteurs d'asphalte,
Du vacarme et des fumées nauséabondes.

Fleur de courgette
Les salades se mèlent aux aromatiques,
Forellenschluss au feuillage dressé magnifiquement éclaboussé de rose.
Devant les haricots grains les radis montent à graine
Et tout au fond Vitelottes et Violines de Borée montent la garde,
Cernées par l'Ocimum basilicum et le Cucurbita pepo.
Le pommier croule déjà sous les pommes,
Encore petites mais si nombreuses,
C'est le temps des cassis et des framboises.
L'or se fait tendre lorsque le soir approche,
Les ombres peu à peu s'allongent sur l'herbe douce.
Sauges bleues et clématites
Nourries de la terre et de l'eau,
Filles de l'air et du soleil,
Lassées des feux du jour et sentant le soir venir
Se couchent sur leurs feuilles.
L'été ne devrait jamais se terminer.

Locomotion 2010

lundi 31 mai 2010

Once in a blue moon

Et tandis que Neil et Buzz cheminent de concert dans la poussière sélénite...
Tandis que Cyrano de Bergerac invente le walkman en 1657 (merci JPPH)...

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L'Autre monde ou les États et Empires de la Lune - GF Flammarion
(Cliquer sur l'image pour une bonne lisibilité)

Les biches unijambistes font leur moonwalk bien à elles...
Savants exercices de géométrie dans l'espace, où de l'art de ne pas arrondir les angles.

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vendredi 28 mai 2010

Moonwalk

Carte créée par la NASA pour représenter les premiers pas de Neil Armstrong et Buzz Aldrin le 21 Juillet 1969, et évoquer l'étendue de leur cheminement lunaire.
Après avoir parcouru des centaines de milliers de kilomètres, le pas de danse de l'équipage de la mission lunaire d'Apollo 11 n'a pas même couvert l'équivalent de la taille d'un terrain de foot.

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Via Strange Map

Et à ceux pour qui le foot n'évoque rien de très poétique, il y aura matière à se consoler avec la même superposition faite sur le plan d'un terrain de baseball...

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Via le site de la NASA.

vendredi 21 mai 2010

Sur la route...

S’ouvre le chemin
Poudre d'or sur les chaumes
Escale à Brême...

Cliquer pour agrandir dans une nouvelle fenêtreClopin-clopant, l'âne s’en alla sur le chemin de Brême. Il marchait depuis quelque temps quand il croisa un chien qui toussait à fendre l'âme.
« Mon Dieu, camarade ! s’exclama t'il. Tu me sembles bien mal en point. Que t’arrive-t-il ?
– Ah, mon pauvre ami ! Je suis vieux, je suis malade et je m’affaiblis un peu plus chaque jour. Je ne peux plus chasser. Alors mon maître a voulu me tuer. J’ai pu me sauver, mais maintenant, je ne sais où aller.
– Écoute, dit l’âne, moi je vais à Brême pour être musicien de la ville. Tu n’as qu’à venir avec moi ! Je jouerai du luth et toi des timbales ! »
Le chien trouva l’idée bonne, et ils mirent en route.
...



Blog en vadrouille, crayons et pinceaux en bandoulière, entre deux escapades entomologiques et couturières, avec Lachésis et Atropos comme anges gardiens.

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© Magnus Muhr

Mouches et moucherons, libellules ou papillons pour répondre à Simone, la reine du Chiffon Rose, du passepoil et du biais tartare, celle qui, la paupière affairée et le sourcil espiègle, concocte d'un doigt désinvolte d'invraissemblables sacs à malices et tout un peuple d'accoutrements aussi sobres qu'élégants, et occasionellement s'exerce à l'interprétation du Duende dans le texte...

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Trousse de voyage en fourrure
et sac à savon insubmersible
doublé en rideau de douche véritable.


vendredi 14 mai 2010

Mélancolieux

Quand l'hiver s'éternise, quand l'été n'est plus qu'un rêve noyé dans la grisaille des jours inlassablement répétés... Ciel sans nuage, gris uniforme, azur absent.

L’escargot
Est-ce que le temps est beau ?
Se demandait l’escargot
Car, pour moi, s’il faisait beau
C’est qu’il ferait vilain temps.
J’aime qu’il tombe de l’eau,
Voilà mon tempérament.
Combien de gens, et sans coquille,
N’aiment pas que le soleil brille
Il est caché ? Il reviendra !
L’escargot ? on le mangera.
Robert Desnos

Dans mon jardin, coquilles d'escargots vides, Henri est passé par là, qui dort sous la hutte de branches et de ronces, roulé en boule comme une grosse châtaigne.

Pour attendre les beaux jours et conjurer l'ensevelissement de ce blog, une petite merveille d'animation signée Joanna Lurie, trouvée sur le site de Peter Gabor, et dont on peut voir le storyboard ici.

samedi 3 avril 2010

Pendue au crochet


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© Photo Carole Ventura

L'origine du crochet est incertaine. Les théories s'affrontent sur le fait de savoir s'il est né en Chine -on y trouve très tôt des poupées réalisées au crochet-, au Pérou -on retrouve sa trace en Amérique du Sud où certaines tribus primitives utilisaient des parures au crochet dans les rites de la puberté-, en Tunisie, en Egypte ou au Royame du Danemark.
Certains pensent qu'il proviendrait d'Arabie d'où il se serait diffusé vers l'Est jusqu'en Anatolie, dans la région du Pamir, en Ouzbékistan, au Thibet... où il se pratique un art de la chaussette au crochet jacquard connu sous le nom de Jourab, Jurabi ou encore dzhuraby, puis vers l'ouest jusqu'en Espagne. En définitive il aurait suivi la route de la soie ainsi que les itinéraires commerciaux arabes à destination des autres pays méditerranéens.

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© Photo Larisa Vilenksy

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Une autre source fait remonter l'origine de l'art du crochet vers 1500 avant JC, on en aurait retrouvé des traces dans des communautés religieuses où il était associé aux travaux de dentelle aux fuseaux.
Les premiers ouvrages étaient probablement réalisés directement avec les doigts.

L'outil lui-même a sans doute été développé à partir d'une forme chinoise de broderie à l'aiguille, connue également en Turquie, en Inde, en Perse et en Afrique du Nord, et appelée "tambouring".
Cette technique est très similaire à la forme moderne du crochet, à la différence qu'elle était travaillée sur un fond de tissu avec un fil extrêmement fin, et une sorte de manche muni d'une mince aiguille terminée en crochet.


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Une fois atteint l'Europe au XVIIIème, quelqu'un se serait rendu compte que les points, noués selon un principe de chaînette, tenaient tout aussi bien sans l'aide de la pièce de tissu qui leur servait de support, certains prétendent y trouver la véritable origine du crochet.

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Via Project Gutenberg

En Norvège, la technique du crochet s'appelle pjoning et se pratique (ou se pratiquait ?) avec un crochet en laiton d'apparence rudimentaire et d'une forme triangulaire qui évoque vaguement une coquille.
Ces outils là paraissent assez anciens.

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Via Knitting in the Swamp

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Au Japon, l'art de crocheter des petits jouets au crochet se nomme amigurumi.
Le crochet Tunisien ou crochet Afghan, quant à lui, est une technique très ancienne dont on a retrouvé des traces dans des vestiges de l'Ancienne Egypte. Il se travaille avec un crochet très long et s'apparente un peu à la technique du tricot.

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Via London.crafts wiki

Au cours des siècles le crochet suit la mode et se transforme peu à peu, mais c'est dans l'Irlande du 19ème siècle qu'il connaît un essort prodigieux. Après la grande famine de 1846 il devient une véritable industrie domestique, les femmes du peuple s'initient rapidement à cette technique qui leur permet de travailler tout en restant chez elles.


Les guipures d'Irlande fabriquées à Dublin ou à Belfast ont été exportées dans le monde entier et en particulier dans l'Angleterre victorienne. Elles servaient, et servent encore, à orner des vêtements ou de la lingerie, mais aussi à fabriquer des petits objets décoratifs.
En France l'industrie se développe également et remplace progressivement l'artisanat, d'abord en Franche-Comté puis dans tout l'Est du pays.

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Vers le milieu du XXème siècle, le crochet cesse progressivement d'être une industrie. Il redevient un artisanat et un passe temps, pratiqué tout autant par hommes et femmes de tous les pays du monde.

© Photo Carole Ventura

En définitive, rien ne permet de savoir avec certitude où et comment il a commencé, un peu à l'instar de l'invention de l'agriculture dont on retrouve conjointement plusieurs foyers non reliés d'un bout à l'autre de la planète.

Le plus beau reste cette manière inimitable de marier les couleurs dans la technique revisitée du jacquard, que les anglo-saxons traduisent par Tapestry crochet.
Yamakas, Kippas, coiffes ethniques, chapeaux, toques, bordures, réticules, mitaines...

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© Photos Carole Ventura

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© Photo Danielle Kassner, aka Lara Croft.
On trouve le patron de ces mitaines sur Ravelry.

jeudi 1 avril 2010

Il ne tient qu'à un fil...


Pour illustrer avril qui s'en vient, comment ne pas se laisser prendre au charme de ces anciens découpages lithographiés sur papier, dénichés sur le merveilleux site Agence Eurêka !

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L'origine du poisson d'avril, selon l'hypothèse la plus courante, remonterait au 16ème siècle.
Jusqu'en 1564 l'année commençait le 1er avril, dit-on, or cette année là le roi Charles IX aurait décidé et édicté que l'année ne commencerait plus au croisement des saisons, mais au 1er janvier, là où les jours commencent à rallonger.
Ce qui bien évidemment était susceptible de bouleverser les échanges de cadeaux et d'étrennes qui marquaient le passage à la nouvelle année. Pour semer le doute au sujet de la date réelle du nouvel an, certains auraient perfidement continué à offrir leurs cadeaux en avril. Avec le temps les petits cadeaux d'avril se seraient transformés en taquineries et autres astuces pour piéger les autres.
Mais rien n'est sûr, certains esprits brillants affirment que l'année civile n'a jamais commencé un 1er avril... sans doute s'agit-il encore d'un poisson !
En France la pêche est interdite durant cette période pour permettre la reproduction des poissons, on dit que certains ont eu l'idée de se moquer des pêcheurs en jetant des harengs dans les rivières en criant : « Poisson d'avril ! ».

La tradition de la blague du 1er avril, au départ occidentale, s'est peu à peu diffusée. On la retrouve sous différentes formes selon les pays.
En Angleterre, le 1er avril est l' April's fool day. Les farces ne se font que le matin et si vous êtes piégé, vous êtes une nouille. (Je me demande si le substantif noodle a une autre signification Outre-Manche)
En Ecosse, il faut être deux fois plus vigilant car les farceurs peuvent également sévir le 2 avril. (Pas de petits profits)
Au Mexique, l'unique tour consiste à subtiliser le bien d'un ami. La victime aura en échange des bonbons et un petit mot lui indiquant qu'il s'est fait avoir.
Il existe même une version indienne du poisson d'avril : elle a lieu le 31 mars et se nomme la fête d'Huli.

mardi 30 mars 2010

Faire la chèvre

Je garde un fantastique souvenir de l'histoire d'Alphonse Daudet, La chèvre de M Seguin, si triste et pourtant magnifiquement écrite et si joliment illustrée, ma version préférée étant sans conteste celle d'André Pec éditée par le Père Castor, avec son image de couverture comme dessinée sur papier kraft à la manière des études au pastel.
Mais celle de Laure Delvolvé, découverte plus tardivement, est une merveille de graphisme avec ses tracés tourmentés, où le mouvement s'imprime des maquis aux buissières et jusque dans les ciels étoilés.
Quant à la version d'Albert Chazelle, au trait splendide et chaleureux, elle aurait sans doute mérité un meilleur support que celui de la Bibliothèque Rose, il n'empêche que grâce à cette collection, beaucoup d'enfants ont pu s'adonner au plaisir de la lecture et découvrir ainsi les coulisses d'un système scolaire parfois bien austère plus souvent qu'à son tour.
«Ah ! Gringoire, qu'elle était jolie la petite chèvre de M. Seguin ! Qu'elle était jolie avec ses yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses sabots noirs et luisants, ses cornes zébrées et ses longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande !... Un amour de petite chèvre...»
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Illustrations d'André Pec
© Editions du Père Castor, 1946.

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Illustrations de Laure Delvolvé
© Editions de l'Amitié - Rageot, 1953.

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Illustrations d'Albert chazelle
© Editions Hachette, Bibliothèque Rose, 1ère édition en 1963.


Alors le monstre s'avança, et les petites
cornes entrèrent en danse.


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Laure Delvolvé - © Editions de l'Amitié

Ah ! la brave chevrette, comme elle y allait
de bon coeur ! Plus de dix fois, je ne mens
pas, Gringoire, elle força le loup à reculer
pour reprendre haleine.
Pendant ces trêves
d'une minute, la gourmande cueillait en hâte
encore un brin de sa chère herbe ; puis elle
retournait au combat, la bouche pleine...
Cela
dura toute la nuit. De temps en temps la
chèvre de M. Seguin regardait les étoiles
danser dans le ciel clair et elle se disait :
– Oh ! pourvu que je tienne jusqu'à l'aube...
L'une après l'autre, les étoiles s'éteignirent.
Blanquette redoubla de coups de cornes, le
loup de coups de dents...
Une lueur pâle parut dans l'horizon... Le
chant du coq enroué monta d'une métairie.
– Enfin ! dit la pauvre bête, qui n'attendait
plus que le jour pour mourir ; et elle
s'allongea par terre dans sa belle fourrure
blanche toute tachée de sang...

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André Pec
© Editions du Père Castor

Le prix de la liberté...

mercredi 17 mars 2010

Brodeuse d'histoires


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Rainy Day - 2002

Anna Torma est une artiste d'origine hongroise née en 1952, émigrée au Canada depuis 1988.
Son interêt et sa fascination pour le textile remontent à son enfance hongroise, mères et grand-mères initiaient très tôt les petites filles à l'art de pousser l'aiguille, c'est ainsi qu'Anna elle-même est entrée dans l'univers de la broderie et de la couture.

Ses études en Arts Textiles et Design à l'Académie Hongroise des Arts Appliqués de Budapest, de 1974 à 1979, ont coïncidé avec la révolution textile des années 1970 et la popularité grandissante d'oeuvres d'artistes étrangers. À cette époque, le textile s'éloignait peu à peu de ce qu'il avait incarné jusqu'alors, art populaire ou passe-temps domestique. Dans la mesure où cette orientation particulière n'était pas encore considérée officiellement comme un des beaux-arts, elle permettait aux artistes hongrois une très grande liberté créative, puisqu'ils n'étaient pas aussi étroitement surveillés par le gouvernement que pouvaient l'être ceux qui créaient sur d'autres supports.
Des pièces furent tissées ou cousues dans des formes abstraites, installations polymorphes et travaux conceptuels, une manière d'aborder les arts textiles qui n'avait encore jamais été envisagée.

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Flora - 2008

Les structures textiles d'Anna Torma intègrent de nombreuses techniques telles que broderie, patchwork, appliqué, quilting et feutrage.
D'abord, elle assemble une base de patchworks souvent composée de tissus mis au rebut, morceaux de vieux vêtements, ensuite elle se met à produire des dessins brodés sur cette surface ainsi apprêtée.
Son but, dit-elle, est de créer un travail innovant à partir d'agencements textiles, en abordant les concepts de féminité, de domesticité et de l'origine ethnique.
Dans certaines de ses oeuvres, ses broderies d'images et de textes reprennent des extraits des carnets de ses enfants, cartographiant ainsi la progression de leurs apprentissages.
D'autres sont des compositions de morceaux de gaze cousus ensemble et parés de motifs floraux découpés dans des textiles hongrois.
Cet emprunt d'images et ces assemblages lui permettent d'insufler ses expériences personnelles et sa spiritualité et de les mettre en parallèle avec celles d'autres artistes.

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Playground I - 2002

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Lace - 2008

Ses travaux sont amples, complexes et intimes, ludiques et parfois troublants.
Chacun est comme un lieu de mémoire où l'on se perd à rêver en remontant le fil de son histoire, celle qu'elle a partagé avec ses enfants, retracée à travers leurs images et leurs récits, celle de la maternité et de l'amour inconditionnel, images de seins nourriciers, évocation d'une mère attentive et consolatrice, abreuvée à la source d'un imaginaire fantastique, entre monstres et héros.
Ses oeuvres sont réalisées avec un soin et un sens du détail et des textures, une expérience du mouvement de la maille et de l'émotion de la pièce, qui démentent leur aspect enfantin.
Magnifiques courtepointes, illustrées de graphismes fascinants et savamment désordonnés, aux bordures minces et déformées ainsi que l'étaient les courtepointes anciennes telles qu'on les faisait pour les lits d'hôpitaux à partir de tissus de vieilles chemises, modèles parfois complexes, mêlant les techniques, les matériaux et les réfèrences culturelles, son travail fait d'elle une artiste reconnue, participant à de nombreuses conférences internationales sur l'art textile.
Actuellement elle enseigne son savoir-faire au Centre d'Art de Burlington aux USA.

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Playground II - 2002

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Playground III - 2002

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Serenade - 2006

 
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